La ville qui vole

LE VOLEUR DE BAGDAD (1924) de Raoul Walsh / FLASH GORDON (1934) de Frederick Stephani et Ray Taylor / FLASH GORDON (1980) de Mike Hodges / L’EMPIRE CONTRE-ATTAQUE (1980) de Irvin Kershner / LE CHATEAU DANS LE CIEL (1986) de Hayao Miyasaki

Pourquoi mettre une ville en lévitation ? Quelle est la fascination derrière cette idée, en dehors de pouvoir suspendre la gravité ? En tout cas, c’est une image persistante dans l’imaginaire des films de science-fiction.

On retrouve un des premiers exemples d’une ville volante (ou du moins d’un château), dans l’épopée muette « Le Voleur de Bagdad », de Raoul Walsh (1924). Cette féérie des mille et une nuits nous plonge dans les aventures rocambolesques d’Ahmed (Douglas Fairbanks), un gaillard voleur qui s’empare d’un trésor magique, pour épater la princesse qu’il aime.

Le butin se trouve caché dans la « citadelle de la lune » – un palais en lévitation dans les nuages …


Dans « Guy l’Eclair » (« Flash Gordon »), la bande dessinée créée par Alex Raymond en 1934, les hommes-oiseaux du prince Vultan habitent une cité qui flotte dans l’espace, entourée de nuages.

Deux ans seulement après l’apparition de la BD, sort au cinéma la première adaptation filmique des aventures de « Flash Gordon ». Elle retranscrit fidèlement les dessins de la cité : une mégapolis dominée par des tours qui culminent en son centre, posée sur un plateau rond et suspendue en l’air par de puissants faisceaux lumineux.

Le remake camp de « Flash Gordon » de 1980 est plongé dans des décors aux couleurs acidulées, accompagné de la musique cosmique et tonitruante du groupe Queen. La ville, construite sur plusieurs plateaux, apparaît étonnamment délicate. L’ornementation féerique semble également être inspirée des mille et une nuits.


Le jeune George Lucas rêve au début des années soixante-dix de réaliser sa propre version de « Flash Gordon ». Mais il n’a pas les moyens, ni l’influence pour obtenir les droits du héros de son enfance. Il imagine alors sa propre saga fantastique : « Star Wars », qui deviendra par la suite beaucoup plus célèbre et bien plus juteuse pour son auteur, que les différentes versions de la série dont il s’inspire.

Outre les personnages (Flash Gordon devient Luke Skywalker, le prince Bari devient Han Solo, la princesse Aura devient la princesse Leia…), il recycle habilement d’autres éléments de l’univers de « Flash Gordon », comme dans « L’Empire contre-attaque » (1980), où il décline sa propre version de la cloud city Bespin – plus gigantesque et plus impressionnante que son modèle.

Avec des gratte-ciels qui conservent toujours un décor vaguement orientalisant, rappelant les palais du « Voleur de Bagdad » de 1924.


En 1986, Hayao Miyazaki dessine « Le Château dans le ciel », qu’il nomme Laputa en référence au troisième livre des « Voyages de Gulliver » de Jonathan Swift (écrit en 1721). Laputa est une île volante, dont les habitants sont tellement perdus dans leurs pensées, qu’ils oublient de communiquer. Le château de Miyazaki flotte librement dans le ciel, ce qui rend sa localisation difficile.

C’est pourquoi ce dernier est bien plus intéressant que les autres villes volantes, qui, malgré le fait d’avoir vaincu la gravité, restent ancrées dans un lieu précis et désespérément immobile …

THE THIEF OF BAGDAD (Le voleur de Bagdad) 1924 Raoul Walsh

FLASH GORDON 1934 Frederick Stephani et Ray Taylor

FLASH GORDON (1980) Mike Hodges

STAR WARS V (L’empire contre-attaque) 1980 de Irvin Kershner

TENKU NO SHIRO RAPYUTA (Le château dans le ciel) 1986 Hayao Miyasaki

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