
Huit ans avant de tourner l’emblématique film d’anticipation « Vivarium » qui montre un lotissement pour le moins bizarre, l’irlandais Lorcan Finnegan situe son premier court métrage « Foxes » dans un lotissement étrangement vide.

Ellen et James sont les seuls (ou derniers) occupants de ce lotissement déserté (ou jamais occupé). Les maisons se ressemblent et les lieux semblent s’étirer à l’infini, ce qui installe dès la première image un sentiment de malaise et d’étrangeté.

Ellen passe ses journées à attendre son mari, James, qui lui suggère de se trouver un travail ou une occupation au lieu de broyer du noir. Sa réponse est sans équivoque : « La dernière fois que je t’ai écouté, c’était pour acheter cette maison ! »

Elle découvre l’existence d’une meute de renards qui rôde autour des habitations…



… et décide de la suivre.

Cette forme d’urbanisme formaté et ennuyeux, néanmoins très recherché, est censée produire un bout de « chez soi » pour chacun de ses habitants … mais crée un décor d’ensemble à la fois banal et inquiétant, dépourvu de vie et d’originalité.


Une transformation s’opère alors en Ellen qui fait surgir son côté animal, et rappelle le film allemand (justement intitulé) « Sauvage », réalisé en 2016 par Nicolette Krebitz, où une jeune femme se lie d’amitié avec un loup et devient elle-même sauvage…

D’où vient alors l’idée de situer cette fable horrifique, efficace et très courte (15 minutes) dans un lotissement abandonné ? Est-ce que Lorcan Finnegan a vécu dans un lotissement et n’a pas vraiment apprécié l’expérience (ou peut-être son scénariste Garret Shanley, qui a écrit « Foxes » et « Vivarium » avec Finnegan) ?

Quoi qu’il en soit, même dans les publicités tournées par Finnegan (ci-dessus pour « EBS Driving Instructor » TV ad), on retrouve son obsession pour les lotissements vides et bizarrement inquiétants !
FOXES 2011 Lorcan Finnegan
Une réflexion sur “Le domaine des renards”