
Parmi les rares exemples qui décrivent une utopie positive au cinéma se trouve « Things to come » (« La vie future ») de 1936, d’après l’œuvre « The shape of things to come » de H. G. Wells.

Après des années de guerres dévastatrices, une société se reconstruit complètement nouvelle : à la fois socialement, politiquement et spatialement.

Si le discours du film parait un peu appuyé et moralisateur, l’organisation spatiale de la ville futuriste, qui occupe le dernier tiers du film, reste toujours aussi impressionnante et spectaculaire.


Elle se présente comme l’anti-Métropolis : moderne, propre et très automatisée. Les inégalités sociales ont disparu et le travail est fait essentiellement par des machines… avec un certain goût pour la préfabrication lourde.

La blancheur immaculée des murs, l’absence d’angles durs, la pureté des formes minimalistes et la monumentalité des puits de lumières caractérisent cette vision d’une ville radieuse, quoiqu’un peu trop parfaite : les rares arbres, posés ici et là, semblent bien perdus dans un univers assez stérile.


Les décors ont été créés par William Cameron Mendies et Vincent Korda et le soin porté aux détails reste remarquable : la fluidité des espaces, composés de courbes dynamiques, la finesse des garde-corps vitrés, l’élégance du mobilier (transparent !) croisement de l’Art déco et du futurisme …


… sans oublier les costumes sublimes, entre ballet russe des années 30 et péplum italien des années 60 (influencés également par l’accoutrement des héros des sérials SF « Guy L’Eclair » ou encore « Buck Rogers »).
L’artiste et enseignant du Bauhaus, Laszlo Moholy-Nagy, a également travaillé sur les décors, mais la plupart de ses esquisses et maquettes n’ont pas été utilisées – trop compliquées et trop chères à mettre en œuvre…

Et, déjà en 1936, une vision assez juste de l’écran plat géant qui ornera nos living-rooms du futur.
THINGS TO COME (La vie future) 1936 William Cameron Menzies