
« Stormy Monday » est un polar feutré qui retourne à Newcastle upon Tyne, 17 ans après la visite de Carter (Michael Caine in “Get Carter”).

La ville au Nord de l’Angleterre est à nouveau au cœur d’une intrigue de manipulation immobilière qui vise à enrichir des promoteurs peu scrupuleux …

… tout en prétendant améliorer l’image de la cité, marquée par le déclin des chantiers navals et des innombrables friches industrielles.

« Stormy Monday » plonge le spectateur dans une ambiance de film néo-noir avec des compositions chics et soignées, typiques des années 80 …

… qui n’hésite pas à s’inspirer de l’esthétique des tableaux d’Edward Hopper.

Malgré des efforts de décorations et de festivités pour accueillir le groupe de promoteurs américains, l’image de la ville reste triste et désenchantée.

La municipalité déroule le tapis rouge à l’influent promoteur Francis Cosmo (Tommy Lee Jones, crapuleux à souhait) …

… qui semble son dernier espoir pour donner un nouvel élan économique à la ville à travers son ambitieux projet.

Mais c’est sans compter avec Stephen Finney, gérant d’un petit club de jazz, qui lutte contre la gentrification de son quartier. Le bassiste et chanteur Sting, tout en retenue et flegmatique, excelle dans ce rôle, sorte de réincarnation de Rick Blaine (Humphrey Bogart dans « Casablanca »).

La confrontation entre les deux hommes aux valeurs opposées laisse au deuxième plan…

… la romance entre les deux personnages principaux (Mélanie Griffith et Sean Bean), censée être le centre de l’intrigue.

Le dénouement renforce l’impression de mélancolie ambiante : le club est sauvé (dans un premier temps), mais au prix de dommages collatéraux affreux.
STORMY MONDAY (Un lundi trouble) 1988 Mike Figgis
Une réflexion sur “Sting à Newcastle”