
Tout en refusant de tourner le premier Tintin avec des vrais personnages en 1961, Philippe De Broca s’inspire fortement des aventures rocambolesques du jeune reporter quand il imagine trois ans plus tard avec Jean-Paul Rappeneau, Ariane Mnouchkine et Daniel Boulanger le scénario de “L’homme de Rio”.

Des aventures “tintinesques” attendent en effet le soldat de 2. classe Adrien Dufourquet (interprété avec détermination et panache par Jean-Paul Belmondo). Au lieu de passer une semaine de permission dans les bras de sa fiancée (la délicieuse et inoubliable Françoise Dorleac),

il est obligé de traverser d’abord Paris jusqu’à l’aéroport d’Orly

puis d’escalader des façades à Rio de Janeiro

pour finalement arriver à Brasilia dans une course-poursuite sans répit pour arracher sa bien-aimée des mains d’une bande de malfrats.

Ils découvrent un Brasilia flamboyant neuf et à peine terminé – encore vide de ses futurs habitants.

Initiée à partir de 1956 par Juscelino Kubitschek qui promet à son peuple “50 ans de progrès en 5 ans” (!), Brasilia a été créée de toutes pièces au milieu de nul part et inauguré en 1960.
2.500.000 habitants y vivent aujourd’hui.

Les formes sculpturales des bâtiments modernes et épurés, crées par Oscar Niemeyer et Luigo Costa, forment un terrain de jeu idéal pour les cours-poursuites. A vélo (devant la cour suprême) …

A pied (sous l’autoroute avec au fond les tours jumelles du congrès à gauche et la cathédrale à droite) …

En voiture (en arrière-plan les bidonvilles qui ont servi d’habitat “provisoire” pour les ouvriers de cette ville du future) …

et en avion (entre les immeubles administratifs).

L’HOMME DE RIO 1964 Philippe de Broca
Une réflexion sur “Jean-Paul Belmondo à Brasilia”